L’Atmosphère s’engage… suite
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By Christophe Vogt
Mon Jun 26
KABUL
(AFP)
Kabul
The head waiter at one of the most popular restaurants in
The man might be struggling a bit now but he is on the
road to a good career that is a far cry from the petty low-income jobs on the
streets of the Afghan capital that he once depended on.
The youngster is among 15 Afghan men aged between 15
and 18 who are mastering the restaurant trade in a unique training programme at
one of the busiest establishments in the city -- L'Atmosphere.
Marc Victor, one of the owners of the restaurant,
initiated the project after he had trouble finding staff even though about a
third of the people in the city are unemployed.
"It annoyed me a little that I could not find
trained people and so I thought there was room to teach people this trade, a
job which is very practical," said the journalist and writer who has now
also become a restaurateur.
"It is a modest project, we are not going to put
thousands of people in the job market, but it's simple and it is solid,"
he said.
The training programme offers something new that can
take advantage of the booming restaurant trade in a city filled with
expatriates who have few other options for entertainment, little time to cook
and cash to spare.
"It is something completely different and which
no one else is doing," said Alexia Van der Gracht from the NGO Afghanistan
Demain, the main partner in the project.
"There are quite a few NGOs that do job training
but it is always the same thing," she said. "For girls it is sewing
or being a beautician and for boys it is mechanics, carpentry or shopkeeping."
There is a cultural gap to bridge with French dining
customs worlds away from those in Afghanistan
The gap is even wider for those who come from the
poorer classes, as do Victor's trainees.
The nine-month training course is practical: at
L'Atmosphere it covers the basics of the hotel and restaurant business --
including how to lay a table, a bit of history about the hospitality trade and
hygiene.
Afghanistan Demain teaches the men to read, write and
use a computer, or brushes up these skills.
There is a strong focus on English, which is
indispensable for working with foreigners. The language is studied for 10 hours
a week with vocabulary angled towards their future jobs.
And this is a job of the future, said Victor.
"I don't say that it is a country which is going
to become very touristy in the next two years but in the longer term that will
be the case," he said.
The job is demanding but it pays well. A L'Atmosphere
waiter is paid 150 dollars, but he can triple this wage with tips, Victor said.
This compares to a policeman's 70 dollars a month and a teacher's 50.
The French embassy also believes in the project: it
has contributed 40,000 euros (50,600 dollars) to train around 30 trainees in the
next 18 months.
The trainees -- who were selected by social workers
who trawled the streets for suitable candidates -- are paid 30 euros a month,
more or less what they might have earned doing odd jobs.
The sum goes some way to persuade families in this
conservative Islamic society to let their sons work in a place where alcohol is
served and where they have a lot of contact with foreign women.
But L'Atmosphere will not be seeing waitresses any
time soon.
"We asked the social workers and they said, 'No,
never!'" said van der Gracht.
"There may be some in the restauarant business
one day but they would have to from a much higher and open social class,"
she said.
KABOUL, 20 juin 2006 (AFP) - Le maître d'hôtel du restaurant français très couru de Kaboul, encourage gentiment son apprenti serveur encore un peu maladroit. Mais bientôt, le jeune homme aura un vrai métier, après avoir connu les petits boulots dans la capitale afghane. Ils sont une quinzaine de jeunes garçons afghans dans les jardins et les dépendances de l'Atmosphère à apprendre les arcanes des métiers de la restauration.
Marc Victor, l'un des propriétaires du restaurant, avait du mal à trouver du personnel, dans une ville où le chômage touche pourtant bien plus du tiers de la population. "Cela m'a un peu agacé de ne pas trouver des gens formés et je me suis dit qu'il y a quand même un espace pour former des gens à ce métier, un métier qui est très pratique", explique le journaliste-écrivain devenu en plus restaurateur. "C'est un projet modeste, on ne va pas mettre des milliers de gens sur le marché de l'emploi, mais c'est simple, c'est concret", souligne Marc.
Selon l'UNICEF, il y a 40.000 enfants travailleurs à Kaboul, qui font très souvent de petits boulots mal rémunérés. "Il y a pas mal d'ONG ici qui font de la formation professionelle et c'est toujours la même chose", se désole t-elle, "pour les filles c'est de la couture, ou esthéticienne et pour les garçons c'est toujours mécanique, menuiserie ou les métiers du bazar", renchéri Alexia Van der Gracht, dont l'ONG Afghanistan Demain est partie prenante dans le projet. A l'Atmosphère, "c'est des cours d'hôtellerie, de restauration, d'hygiène, un peu d'historique de l'hôtellerie, qu'est ce que c'est qu'un restaurant français, comment on met une table", raconte Marc Victor. Afghanistan Demain prend en charge le reste, lire, écrire, compter, ou rafraîchir des connaissances émoussées par des années loin des bancs de l'école. L'anglais, indispensable pour travailler avec des étrangers, est appris de manière intensive (10 heures par semaines) et avec un vocabulaire axé sur leur futur emploi.
La restauration est un secteur d'avenir en Afghanistan. "Je ne dis pas que c'est un pays qui va être extrêmement touristique d'ici deux ans, mais sur le plus long terme ce sera le cas", affirme le patron de l'Atmosphère, où la clientèle d'expatriés se presse. Dans la capitale, les restaurants fleurissent, et les étrangers qui y travaillent ont de l'argent, peu de temps pour faire la cuisine, et surtout le besoin de se distraire du quotidien. Le métier est exigeant mais il paye bien.
A l'Atmosphère, un serveur est payé 150 dollars, mais il triple son salaire grâce aux pourboires, selon Marc Victor. Un policier ne gagne que 70 USD par mois, un instituteur 50 USD. Pour Gullam Mubin, 18 ans, l'argent est important. "En tant que serveur je peux gagner de l'argent. On a beaucoup de soucis à la maison parce que mon père est instituteur" et que son salaire ne suffit pas, explique-t-il. L'ambassade de France croit au projet. Elle le finance à hauteur de 40.000 euros pour une trentaine de stagiaires formés sur 18 mois.
Pour convaincre les jeunes, et leur famille, ils sont payés 30 euros par mois peu ou prou l'équivalent de ce qu'ils gagnaient dans leur petit boulot. Il a aussi fallu que les assistantes sociales de l'ONG, en appellent à leurs pouvoirs de persuasion pour laisser le fils travailler dans un restaurant, où un bon nombre de clients sont des clientes et où se vend de l'alcool. Un signe encourageant: tous les stagiaires sont restés après les manifestations qui ont endeuillé Kaboul le 29 mai et qui avaient une forte connotation xénophobe. En revanche, les serveuses ce n'est pas pour demain. "On a demandé aux assistantes sociales et elles ont dit: non jamais!", se souvient Alexia van der Gracht. "En fait je crois qu'il pourrait y avoir des femmes dans la restauration mais il faudrait qu'elles viennent d'un milieu social beaucoup plus élevé et beaucoup plus ouvert", souligne t-elle.
Par Christophe VOGT
21 avril 2006
La formation a, comme prévu, commencé en mars dernier.
Les quinze jeunes apprentis sont très motivés et assidus (quasiment pas
d’absence, de retard, aucune manifestation anti-CPE…)
Ils progressent vite et bien : dans les matières générales (dari, maths et anglais) avec les enseignants d’Afghanistan Demain ou dans les cours professionnels (cuisine, service, hygiène…) donnés par deux serveurs de L’Atmosphère (Ruhullah et Khalil). Après un mois seulement de cours, ils ont impressionné Nora, représentant les Services de Coopération de l’Ambassade de France (le donateur), en dressant un buffet et en servant à table, lors d’une démonstration.
Après trois mois de cours théoriques, les stagiaires se
mettront à la pratique : en salle, en cuisine, et dans les services
administratifs de L’Atmosphère. Les clients de notre restaurant pourront alors
apprécier, avec indulgence, leur bonne volonté.
L’été prochain, Samuel, un chef français, viendra deux
mois enseigner à ceux qui auront choisi la spécialité cuisine les techniques de
base de la gastronomie.
Tous seront ensuite placés trois autres mois dans des
établissements de Kaboul pour un stage pratique.
Marc
- - - - -
fevrier 2006
L’Atmosphère s’engage…
L’ong Afghanistan Demain, avec le partenariat technique
de L’Atmosphère et un financement de l’Ambassade de France, démarre une
formation aux métiers de la restauration pour 15 jeunes garçons des rues… Le
patron du restaurant français de Kaboul s’explique (en attendant un dossier
plus complet très bientôt, des photos…).
Ce projet est aussi vieux que L’Atmosphère (un an et
demi !). Nous sommes plusieurs, dans la capitale afghane, issus du monde
humanitaire, à s’être lancés dans des créations de sociétés privées, estimant que
l’Afghanistan offrait des opportunités et avait aussi besoin de ce volet
capital du développement, tout en étant conscients que créer une entreprise à
Kaboul implique d’autres responsabilités que dans un pays quelconque.
Pour ce qui concerne L’Atmosphère, partons du principe
que l’existence de restaurants autorisés – y compris à vendre de l’alcool aux
clients étrangers – n’est pas remise en question et fait même partie du paysage
du Kaboul qui va mieux : signe positif
d’investissements, même petits ; formation professionnelle et création
d’emplois ; taxes payées au gouvernement ; bien-être des expatriés aux
missions souvent difficiles et indispensables (ce qui n’est pas si dérisoire, si ?)…
Notre politique a toujours été, autant faire ce peut avec
une activité aussi affichée, de ne pas choquer, de ne pas apparaître comme une
aberration ou comme un ghetto : nous accueillons les clients afghans,
en respectant les termes de notre licence – qui nous donne interdiction de
servir de l’alcool aux nationaux ; nous entretenons les meilleures
relations avec nos voisins ; nous essayons de ne pas fermer tard la nuit
et nous baissons la musique le plus tôt possible ; nous ne permettons pas
à nos clients d’avoir des comportements mal venus… Nous agissons sous le regard
permanent de nos collaborateurs afghans dont nous respectons les avis et qui
seraient, en cas de débordements, nos premiers juges !
Pour ne pas oublier le contexte encore, nous démarrons
donc, avec l’ong Afghanistan Demain, qui reçoit pour ce projet une aide
financière de l’Ambassade de France, la
formation aux métiers de la restauration de quinze adolescents afghans. Nous sommes dans la phase délicate de la
sélection : sur vingt-six, âgés de 15 à 19 ans, tous dans une situation
socio-économique difficile – ils ont été pré-sélectionnés par des assistantes
sociales d’AD -, quinze vont être retenus : pendant neuf mois, ils vont
d’abord recevoir un enseignement général (lire et écrire, informatique, anglais…)
puis une formation spécifique : cuisine, service,etc. Enfin, des stages
leur seront proposés dans différents établissements de la ville. Le but final
étant bien sûr de les aider à trouver un emploi stable. Un projet évident (sur
le papier !).
Une question, finalement, d’état d’esprit…
L’Atmosphère
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